Après neuf années d’efforts acharnés, le programme PROMOST (Promouvoir le développement des compétences orientées vers les besoins du marché et la création d’emplois dans la région des Grands Lacs), financé par la Direction du Développement et de la Coopération suisse (DDC) et mis en œuvre par Swisscontact, tire sa révérence en province du Sud-Kivu. La cérémonie de clôture est intervenue ce jeudi 27 novembre 2025 à Bukavu.
Son objectif initial était clair : doter la jeunesse des compétences adaptées au marché pour lui permettre de construire un avenir autonome et prospère . Ce défi était majeur dans une région où le chômage freine souvent l’épanouissement.
Au-delà des chiffres : des histoires de succès
Le programme PROMOST a relevé ce défi en renforçant le système d’Enseignement et de Formation Professionnelle Technique (EFPT) pour créer des emplois durables. Aujourd’hui, les résultats traduisent un véritable élan économique : plus de 10 247 jeunes ont été orientés vers des métiers porteurs, et parmi eux, 6 813 jeunes ont reçu une formation technique complète.
L’impact le plus éloquent réside dans l’insertion professionnelle : 4 721 jeunes ont trouvé un emploi ou se sont lancés avec succès en auto-emploi.
Derrière cette statistique, on trouve 4 343 jeunes dont les revenus ont augmenté significativement, enregistrant un gain moyen de 174,5 $ mensuellement. Ce revenu supplémentaire est bien plus qu’une ligne budgétaire ; il représente une famille qui retrouve l’espoir et une communauté qui se renforce. Même l’encouragement à l’épargne de 129 jeunes dont 70 femmes, témoigne de la vision à long terme de PROMOST.
Un héritage ancré dans le système
L’action de PROMOST ne s’est pas limitée à former des individus. Elle a structuré la gouvernance du secteur pour garantir que la transformation soit durable et irréversible. Pour cela, le programme a investi dans les structures : 53 centres de formation ont été réhabilités et équipés.
Des outils de pérennisation essentiels ont été mis en place, comme la facilitation dans la mise en place du Cadre d’Echange et Concertation des acteurs de la Formation Professionnelle et Insertion (CEC-FPI) et des Cadres Locaux d’Echange et de Concertation (CLECs) pour aligner les formations sur les besoins du marché.
De plus, la facilitation dans la mise en place de 8 associations professionnelles vise à promouvoir des standards métiers de qualité pour les années à venir.

L’appel à l’avenir
« Nous avons démontré que l’EFPT peut être un véritable moteur d’autonomie économique, » a souligné Thierry Lenoir, Directeur Pays de Swisscontact, lors de la clôture.
Il a lancé un appel solennel au gouvernement et aux acteurs du secteur privé : le temps est venu de capitaliser ces acquis pour assurer leur pérennité.
Pourquoi cet héritage est-il si important pour l’ensemble de la communauté ? Parce que chaque jeune formé devient un acteur du changement économique.
La formation professionnelle n’est pas seulement une compétence technique : c’est la clé pour sortir de la pauvreté, bâtir des entreprises résilientes et créer des emplois stables.
Le Sud-Kivu dispose désormais des outils nécessaires pour écrire sa propre histoire de prospérité.
