A Bukavu en province du Sud-Kivu comme dans d’autres provinces de la RDC , les violences conjugales deviennent de plus en plus , une réalité dans plusieurs ménages . La fréquence des actes de violences conjugales est si répandue qu’elle devient normale pour plusieurs personnes. Pourtant , elles exposent la santé physique et mentale des victimes et, dans certains cas, elles peuvent amener à la mort.
Selon une enquête du Réseau des hommes engagés pour l’égalité du genre (RHEEG-RDC), rendue publique en Mars 2023 ?4, 80% de femmes mariées ne cherchent ni de l’aide et ne dénoncent car elles ne perçoivent pas les violences conjugales comme un mal , non seulement pour elles-mêmes , mais aussi pour la société.
Face à ce tableau sombre , la danseuse moderne, Prisca Kanga, a décidé de briser le silence des femmes et de militer pour leur épanouissement à travers son spectacle « Marre-Mythes».
Une tournée pour sensibiliser contre les violences conjugales
De Bukavu au Togo passant par le Congo Brazza , Prisca Kanga, était en tournée aux mois d’Octobre et Novembre, pour porter haut la voix des femmes
A ces endroits , la danseuse de la Compagnie Phoenix a présenté le spectacle : « Marre Mythes »
Une manière pour cette danseuse au service de la communauté d’aborder des thématiques profondément ancrées dans la société congolaise , notamment la violence à l’égard des femmes
Pour elle , son spectacle s’inscrit dans une démarche artistique visant à dévoiler les réalités alarmantes des abus conjugaux et à briser le silence qui entoure ces violences
Occasion pour Prisca Kanga de d’appeler les femmes à se lever pour barrer la route aux violences conjugales.
« Nous voulons encourager les femmes qui subissent les violences conjugales et appeler les hommes à soutenir les femmes pour leur épanouissement. Les violences conjugales n’ont pas la place dans notre communauté. Les femmes ont aussi droit à la parole, à la liberté et à la vie »
La danse pour militer contre les violences conjugales.
De son côté , le chorégraphe du spectacle Marre-Mythes , Darel Longundu , cette création artiste raconte par des pas de danse le quotidien des femmes qui subissent du jour au lendemain des violences conjugales.
Convaincu par le fait que la danse joue un rôle important dans la sensibilisation et la transmission des messages, Darel Longundu, indique que ce spectacle , va porter haut la voix des femmes victimes silencieuses des violences conjugales.
« Par les différents pas de danse avec un décor qui représente la vie de couple, les actes de violences et les moyens de résilience , nous voulons militer pour accorder aux femmes le droit de choisir, s’exprimer , de parler de leurs problèmes et vivre librement»
Pour lui , par la danse, c’est possible de passer un message et encourager les femmes à la prise de conscience pour barrer la route aux violences conjugales.
Un spectacle bien accueilli par le public.
Un spectacle reçu avec satisfaction par plusieurs observateurs qui estiment que l’heure est à la sensibilisation des hommes et femmes sur la lutte contre les violences conjugales dans la communauté.
« Je suis ravi par ce spectacle , je pense qu’il est temps de bannir les violences conjugales et accorder aux femmes la place qu’elles méritent dans la communauté . Nous devons dire non violences conjugales dans la communauté », indique un spectateur de ce spectacle à l’institut Français de Bukavu
Même son de cloche pour une spectatrice du Togo rassure que ce spectacle va apporter un plus dans la lutte contre les violences conjugales.
« Cette création sensibilise la population sur le fait que la femme n’est pas seulement faite pour être à la cousine mais au contraire , elle est aussi une personne qui capable de faire d’autres choses et performante dans c’est dans quoi, elle est engagée(….) Malgré le fait que la femme subissait des violences conjugales, elle ne s’est pas découragée, elle a continué à être résiliente, c’est la raison pour laquelle elle faisait la boxe, question de reprendre confiance en elle-même et d’avancer »
Marre-Mythes : « N’est pas seulement un simple spectacle mais aussi un appel à l’action et à la réflexion sur des problématiques qui touchent de nombreuses femmes en République démocratique du Congo et au-delà » conclut Prisca Kanga.
Par Loni Irenge Joël