Des combats opposaient lundi l’armée congolaise aux rebelles du «Mouvement du 23 mars»(M23) dans l’est de la République démocratique du Congo, poussant des habitants des villages de la région à fuir vers l’Ouganda, selon des sources locales.
Les positions de l’armée congolaise «ont été attaquées par les M23» à Runyoni et à Chanzu dans la nuit de dimanche à lundi, a déclaré à l’AFP le lieutenant-colonel Muhindo Lwanzo, directeur de cabinet de l’administrateur militaire du territoire de Rusthuru, dans la province du Nord-Kivu.
«Ils ont occupé nos positions» durant la nuit. Pour le moment, les «affrontements» sont en cours, «nous sommes en train de chercher comment récupérer les endroits» pris, a-t-il ajouté.
Dans le groupement voisin de Jomba, «la situation est tendue», la population tente de fuir vers l’Ouganda ou vers le centre de Rutshuru, a expliqué Jackson Gacuki, chef de ce groupement.
«Ici, rien ne va, les gens traversent vers l’Ouganda avec leur bétail. Il y a eu plusieurs tirs depuis ce matin, et de plus en plus les armes se font entendre», a témoigné auprès de l’AFP François Sebakara, un habitant de Bunagana.
Également appelé «Armée révolutionnaire congolaise», le M23 est issu d’une ancienne rébellion tutsi congolaise du Nord-Kivu jadis soutenue par le Rwanda et l’Ouganda, pays frontaliers de cette province en proie depuis plus de 25 ans aux violences de nombreux groupes armés.
Défait en 2013 par l’armée congolaise, le M23 refait parler de lui depuis novembre, lorsqu’il a été accusé d’avoir attaqué plusieurs positions militaires dans la région de Rutshuru.
L’armée congolaise mène des opérations militaires dans la province du Nord-Kivu tout comme dans celles voisines de l’Ituri et du Sud-Kivu contre ces groupes, dont le M23.
Dans un communiqué publié dimanche, l’ex-mouvement rebelle a estimé que les opérations de l’armée congolaise «contre (ses) combattants traduisent, sans doute, le choix définitif du gouvernement de la République d’en découdre avec le M23».
Avec l’agence France Presse (AFP)